L’enfant intérieur – Episode 36

Qu’est-ce que l’enfant intérieur ?

L’enfant intérieur comme concept psychologique

L’enfant est une notion psychologique qui a traversé plusieurs courants, et ça, depuis les années 40.

Le psychiatre Carl Gustav Jung s’était intéressé aux enfants héros dans les mythologies pour mettre un mot au concept analytique de l’individuation.

Euuuuuuh ? l’indi..quoi ?

Ne t’inquiètes pas, je t’explique tout, reste avec moi.

Qu’est-ce que l’individuation ?

Ce sont tous les processus internes que nous avons qui vont faire de nous l’individu que nous sommes. C’est la part en nous qui nous rend unique, qui crée notre identité personnelle et donc nous différencie des autres. C’est se connecter à ce qui a intrinsèque en nous.

 

Sous ce concept, on retrouve le fait de composer avec ses propres désirs, envies et ambitions. L’individuation nous permet de créer notre propre vision de la vie.

 

Je simplifie le concept mais il y a bien sur d’autres composants.

 

La partie la plus importante est que l’enfant est porteur de transformation. la partie émotionnelle en mouvement qui ressent et qui réagit.

C’est cette idée que le psychologue Eric Berne a repris dans le concept de l’analyse transactionnelle.

OK, je vais arrêter de vous prendre la tête avec l’histoire et les concepts de psychologie.

Mais j’ai envie que vous retenez deux notions importante :

1. L’enfant intérieur est un concept psychologique qui est beaucoup utilisé dans les processus de guérison, ce qu’on appelle guérir l’enfant intérieur.
2. L’enfant est porteur de transformation

Une définition simple de l’enfant intérieur

Je dirais que c’est le petit enfant qui est resté en nous et qu’il n’a pas grandi avec le temps.

Il n’est pas dans le passé, mais il est bien dans le présent.

Mais qu’est-ce que ça veut dire qu’il existe dans le présent ?

C’est une question qu’on me pose souvent parce que l’enfant intérieur n’est pas palpable à l’œil nu et des fois, il se cache très bien.

Cependant, on peut le déceler dans nos comportements et réactions.

C’est l’une des manières les plus simples de comprendre comment l’enfant intérieur se manifeste en nous.

Comment se manifeste l’enfant intérieur ?

Parfois, on associe cette partie enfant intérieur à du négatif, parfois à du positif.

Aujourd’hui, je vous explique dans quelle situation l’enfant intérieur nous aide et dans quelle situation il peut nuire à nos comportement au travers de mon expérience personnelle.

Les bienfaits de l’enfant intérieur

Voici comment l’enfant intérieur se manifeste en moi dans mes comportements, de manière agréable et constructive.

Je trouve que cet enfant intérieur, agréable et constructif a commencé à grandir et prendre plus de place et je suis à l’aise avec la place qu’il prend depuis que je suis devenue maman.

Cela peut paraître contradictoire quand on devient parent et bien on doit être adulte, responsable, réfléchi, tout prévoir, qu’il y ait du sérieux, de l’autorité.

Parfois, on se prend tellement au sérieux quand on oublie de vivre les moments où on peut se permettre d’être un enfant.

Ces moments sont par exemple les moments où je joue avec ma fille. Je deviens un enfant qui joue et je vois la différence entre quand je suis un enfant qui joue et quand je suis un adulte qui joue.

Je vous explique tout ça. Une fois que vous comprenez le principe avec un exemple, vous pourrez l’appliquer chez vous.

Quand je suis un adulte qui joue :

• j’ai plusieurs pensées
• Je rumine
• Je pense à mes responsabilités
• Je pense à ma longue journée
• Je pense au fait que je suis fatiguée, que j’ai juste envie de me coucher

Surtout en fin de journée.

Cet adulte m’empêche de vivre pleinement avec ma fille.

Et donc, dans ce moment-là, le fait d’être un enfant est très utile parce que ça me permet de vivre pleinement ce moment. En fait, c’est comme si je mettais mon état d’adulte en pause et que je devenais l’enfant insouciant qui ne prête pas attention à sa fatigue ni ses responsabilités.

Je suis juste un enfant qui vit juste là, qui joue, qui rigole, qui danse, qui chante, qui fait des bêtises.

J’adooooore ça mais je vous avoue qu’il m’a fallu un long cheminement personnel pour y arriver.

Il n’y a pas de raison de culpabiliser si vous êtes l’adulte avec l’enfant. J’ai juste envie de vous ouvrir les perspectives sur le fait que c’est possible.

Donc si moi j’ai réussi à le faire, c’est que c’est possible.

Mais c’est un entraînement.

C’est un entraînement qui, une fois maîtrisé, nous permet :

• D’apprécier les moments de jeu, d’apprentissage, de rire
• De ne pas toujours se prendre au sérieux

Cela nous remplit, nous enrichit.

Je vais vous raconter juste une anecdote.

Lilia s’arrête pour voir le sapin changer de couleur, pour toucher les différentes textures et s’émerveiller.

A ce moment-là au fond de moi il y avait deux personnes :

L’adulte pressé qui pense : « je n’ai pas le temps », « je vais être en retard », « j’ai tellement de choses à faire aujourd’hui »

L’enfant qui veut s’arrêter, profiter de l’instant et s’émerveiller.

J’ai choisi de laisser la place à cet enfant-là pendant un court instant.

Donc, on s’est arrêté un moment avec ma fille, on a observé le sapin, on a profité du changement des couleurs et on a touché la texture des différentes décorations.

On a ri et partagé un très beau moment de complicité.

Puis l’adulte est revenu et on a continué notre chemin et ça m’a rempli d’énergie pour la journée.

Ce sont des exemples de ma vie. Mais nos vies ne se ressemblent pas.

Si vous n’avez pas d’enfant, il y a d’autres moyens aussi de se connecter à cet enfant intérieur de manière constructive.

Cela peut se faire par exemple au travers de loisirs ou d’activités créatives. Une parenthèse om vous pouvez dessiner, chanter, jouer de la musique, vous exprimer sans les contraintes de l’adulte.

Ces moments nous permettent de lâcher prise et de retrouver la paix intérieure.

Nous nous accordons la permission de temps à autre, d’ouvrir une parenthèse de rêve, de curiosité, d’émerveillement.

Cela ne va pas piétiner sur l’adulte qui en nous.

Au contraire, cela lui permet de se stabiliser davantage parce que cette partie de nous a les mêmes caractéristiques d’un enfant.

Cet enfant intérieur a besoin de reconnaissance, d’affection et de protection.

L’enfant intérieur inconscient

Quand cet enfant passé ou présent d’ailleurs, obtient peu ou trop de reconnaissance, d’affection et de protection, cela résulte en un déséquilibre. Ce déséquilibre se manifeste dans la confiance en soi et l’estime de soi.

Ce déséquilibre bloque la transformation et la croissance de l’enfant. Ce dernier va continuer à réclamer de la reconnaissance, de l’affection et de la protection.

Cela résulte alors en la partie moins agréable de l’enfant intérieur.

Je pense qu’on peut être tous d’accord que le fait de réagir comme un enfant dans les situations difficiles n’est pas constructif.

Je m’explique.

Est ce qu’il vous est déjà arrivé de constater lorsque vous vous disputez avec quelqu’un que cette personne agit comme un enfant ?

Elle va peut-être nier, mentir, ne pas prendre sa part de responsabilité, tout mettre sur votre dos, se victimiser, dire que tout est de votre faute ou bouder en refusant de vous adresser la parole.

Au lieu d’agir comme un adulte qui essaie de résoudre le conflit, la personne se comporte comme un enfant. Peut-être que vous-mêmes vous avez déjà réagi comme un enfant lors de disputes.

L’enfant ne sait pas résoudre le conflit. Il sait le fuir, le combattre ou l’ignorer.

D’ailleurs, vous avez remarqué que souvent, c’est un adulte qui vient interférer entre deux enfants pour pouvoir résoudre le conflit entre eux.

Les adultes ont cette capacité de résoudre les conflits.

L’adulte observe ce qui se passe, il observe l’émotion, dit ce qui lui a fait mal, qui essaie de raisonner avec l’autre, se mettre à sa place, temporiser le temps de se réguler au lieu de réagir avec l’instinct.

Ainsi, ce qui peut être à la base des conflits entre les gens, ce sont des relations adulte-enfant intérieur ou enfant intérieur-enfant intérieur.

Comment travailler avec l’enfant intérieur ?

Le travail sur l’enfant intérieur est aussi très utile dans le cadre des thérapies de couple. Il s’agit de rendre ce comportement inconscient conscient pour pouvoir l’observer et le modifier. Nous créons une relation consciente avec l’enfant intérieur pour permettre notre transformation.

Alors, qu’est-ce que je veux dire par là?

Je vais revenir à mes deux exemples.

Dans mon exemple, lorsque je fais l’enfant avec ma fille, je suis complètement consciente que c’est l’enfant qui est là et je le laisse jouer. Par contre, lorsqu’il s’agit d’une dispute et que c’est l’enfant moi qui s’exprime en boudant en attaque, en niant. Et bien cela se fait dans une relation inconsciente et quand ce n’est pas conscient, on peut se faire du mal et faire du mal à l’autre sans le savoir.

Donc, ce processus de reconnexion avec l’enfant intérieur va avoir pour intention d’être conscient de son enfant intérieur, de lui donner de la place quand il y a sa place, de le reconnaître, de lui donner de l’affection, de la protection, mais aussi d’agir comme son propre parent qui va lui mettre des limites.

Et lorsqu’on fait ça, on élimine peu à peu le vide qui peut y avoir entre nous et entre l’enfant intérieur.

Parce que ce vide s’installe lorsqu’il y a déconnexion, lorsqu’il y a déni.

Lorsque ce vide s’installe, la nature ayant horreur du vide, cela nous attire vers des compulsions.

Nous nous jetons sur la nourriture ou l’alcool, ou bien nous avons tout le temps envie d’être dehors par peur de  nous reconnecter à nous-mêmes.

Quand nous sommes avec nous-mêmes, nous trouvons du vide et nous avons envie de fuir le vide car la nature a horreur du vide et donc nous nous tournons vers l’autre.

Lorsque nous fuyons le vide, nous fuyons la reconnexion avec notre enfant intérieur.

Une fois cette reconnexion établie, n’y a pas plus agréable que de s’installer avec soi et d’être connecté avec son enfant intérieur, de l’écouter, d’y répondre, de le cajoler et de lui permettre de s’exprimer au travers d’activités créatives. Nous le laissons alors apprendre, s’émerveiller toute sa vie.

Je vais vous faire une petite confidence l’entrepreneuriat pour moi et une manière de me reconnecter à mon enfant intérieur. Cela peut paraître bête et j’ai mis du temps à le réaliser. Mais aujourd’hui, je suis en paix avec ça et je sais que le jour où j’ai voulu m’orienter vers la psychologie, en apprendre plus, faire ses podcasts pour vous échanger avec vous. Il y a une grande partie de mon enfant intérieur qui prend du plaisir, qui grandit, qui se transforme.

Comment guérir l’enfant intérieur ?

Je n’aimerais pas vous laisser partir sans vous partager quelques outils qui vont vous permettre de vous connecter à votre enfant intérieur alors voici trois de mes outils préférés que j’utilise dans mes accompagnements.

 

1. Observer l’enfant intérieur

Observer vos réactions, vos comportements, vos émotions. La méditation de pleine conscience peut vous aider sur ce chemin.

Lorsque vous commencez à observer, vous pouvez poser des questions à l’enfant intérieur lorsqu’il se manifeste en vous :

• Que s’est-il passé pour que tu réagisses comme ça ?
• Quelle partie de toi mérite d’être guérie ?
• Qu’est-ce que je peux faire pour t’aider ?

Nous nous connectons alors à cet enfant que nous avons envie d’aider.

Nous sommes là pour le soutenir, le cajoler et le faire grandir

 

2. Laisser l’enfant intérieur s’exprimer à sa manière

L’enfant ne sait pas toujours s’exprimer avec des mots. On ne doit pas alors s’attendre à une réponse très claire.

Si l’enfant veut s’exprimer avec des mots, tant mieux, vous pouvez écrire ou enregistrer votre voix.

Il peut néanmoins vouloir s’exprimer différemment comme avec des dessins, de la danse, du chant ou de la musique. Laissez-le faire !

L’essentiel est que les émotions s’expriment, trouvent de la place et ne soient pas refoulées.

3.     Demander pardon à l’enfant intérieur

Lorsque j’anime des méditations sur l’enfant intérieur, la plupart du temps les participants pleurent.

L’enfant n’a pas l’habitude qu’on lui demande pardon.

Ainsi, lorsqu’on lui demande pardon, cela peut être une surprise pour lui.

C’est aussi un moment d’acceptation et de recherche de paix intérieure.

• Pardon de ne pas t’avoir écouté
• Pardon de ne pas avoir été là pour toi
• Pardon de ne pas avoir fait attention à toi
• Pardon d’avoir nié que tu existais encore
• Pardon de ne pas avoir donné l’espace pour t’exprimer, pour t’émerveiller, pour t’émanciper

Mais l’une des plus belles choses, vous savez, c’est que l’enfant n’est pas rancunier et pardonne vite. Il suffit de lui demander.

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Par où commencer la méditation ?

Voici une liste de ressources gratuites que je vous ai préparé pour commencer la méditation

• Le quiz : vis-tu en pleine conscience
• Le quiz : quelle méditation est faire pour toi ?
• Une méditation gratuite de 5mins pour se ressourcer