Parler du burn-out n’est jamais chose facile.
Mes podcasts et articles précédent parlent de comment l’éviter et comment en sortir avec des sujets tels que :l’acceptation, apprendre à s’aimer, comment mieux gérer son stress, comment méditer, le lien corps esprit, la magie de la respiration.
Tous ces épisodes sont un cheminement pour traverser une difficulté.
Mais aujourd’hui je ne vais pas utiliser de contournement, nous allons voir le burn-out.
Nous allons faire un focus sur le moment où cet évènement arrive et que faire après..
Nous avons tous envie d’éviter le burn-out mais la réalité est que souvent on y pense un peu trop tard.
A commencer par moi-même, j’aurais bien voulu m’intéresser au développement personnel avant de tomber dans le burn-out mais ce n’était pas le cas.
Je ne suis pas la seule. La plupart des personnes qui suivent ma formation gestion du stress et des émotions par la pleine conscience ne viennent pas vers moi avant le surmenage, mais plutôt durant ou après avoir vécu un surmenage.
L’être humain fonctionne ainsi.
Tant que nous n’avons pas vécu une situation, nous pensons que ça n’arrive qu’aux autres.
Nous attendons de sentir que quelque chose ne va pas avant de checker si ce symptôme ne serait pas associé au burn-out.
Alors dans cet article je vous explique :
- Qu’est-ce que le burn out ?
- Le burn-out au travail et le burn-out parental
- Comment savoir si on traverse un burn-out ?
- Que faire après un burn-out ?
- Comment aider une personne en burn-out ou au bord du burn-out ?
- Les fausses idées sur le burn-out
Qu’est-ce que le burn-out ?
Pour comprendre le concept du burn out de manière assez simple, je vous invite à réfléchir avec moi à une bougie qu’on allume et qu’on oublie d’éteindre jusqu’à ce qu’elle se consume entièrement.
Imaginez que vous êtes cette bougie là, que vous l’avez allumée pour mener à bien vos responsabilités et engagement.
Vous courez, vous surperformez, vous vous surengagés et vous n’éteignez jamais la bougie.
Malheureusement, si vous n’éteignez jamais la bougie elle finit par se consumer.
Et c’est cette image que j’aime utiliser lorsqu’on parle du burn-out.
D’ailleurs le mot burn-out en anglais se traduit littéralement par “se consumer”.
Le burn-out au travail et le burn-out parental
Le mot burn-out trouve ses origines dans le milieu du travail.
On parle alors d’épuisement professionnel.
Certains professionnels s’interdisent même de l’utiliser hors de ce contexte et qualifie tout autre type d’épuisement par un épuisement simplement ou alors une dépression.
e ne fais pas trop de distinction entre vie personnelle et vie professionnelle lorsque je parle de surcharge. En fait, je considère toutes ces expériences comme très, très interdépendantes les unes des autres. Donc, lorsque j’essaye de poser un diagnostic, j’essaie de comprendre à la fois l’environnement personnel et professionnel dans lequel la personne baigne.
Le burn-out parental a à mon sens aussi toute sa place.
Comment savoir si on traverse un burn-out ?
Je ne vais pas vous citer tous les symptômes parce que dans deux secondes, vous aurez tout oublié.
Je préfère vous citer des situations concrètes, sachant que le burn-out peut se manifester de différentes manières chez différentes personnes.
Le burn-out peut se manifester de manière physique ou émotionnelle.
Je vous donne un exemple d’une situation où le burn-out est signalé par le corps.
Le réveil sonne, Sarah l’éteint pour s’apprendre à quitter son lit et se préparer pour aller au travail sauf qu’aujourd’hui, elle n’arrive pas à se lever. Son corps la lâche. Elle ressent des douleurs dans le dos, une lourdeur dans les bras, les jambes. Ses jambes ne veulent plus la porter.
Son corps lui signale: s’il te plait Sarah,arrête, STOP, s’il te plait on n’y va pas aujourd’hui, j’ai besoin de repos.
Amel quant à elle est devenue irritable. A chaque fois que quelqu’un lui parle, elle pleure, s’énerve, devient colérique, agressive et susceptible. Amel n’a jamais été très calme de nature mais dernièrement cette irritabilité devient beaucoup plus fréquente et la colère plus difficilement contrôlable.
Puis, il y a la partie intellectuelle. Amir n’arrive plus à réfléchir. Il n’est plus productif. Il peut rester des heures devant l’ordinateur sans ne pouvoir rien faire. Au niveau du comportement, cela commence en bout d’un moment à se traduire chez lui par un désengagement dans son travail: J’ai raté cette réunion, je m’en fous, j’ai une deadline, je m’en fous.
Ces symptômes sont d’ailleurs très proches des symptômes de stress que vous retrouverez dans l’épisode comment mieux gérer son stress
Le burn-out arrive alors lorsqu’on atteint un niveau de stress chronique.
C’est pour cela qu’il est très important d’apprendre à identifier et détecter nos propres symptômes de stress qu’ils sont physiques, émotionnels, cognitifs ou comportementaux et nous apprenons à faire ça dans la formation gestion du stress et des émotions.
Que faire après un burn-out ?
Etape 1: Rien.
Se reposer au maximum.
Nous apprenons à faire le vide.
Nous balayons le terrain avant de commencer à reconstruire.
Nous créons de l’espace.
Cela me rappelle lorsque je souhaite changer ma garde-robe.
D’abord, je fais le tri dans ce qui ne me convient pas. Je vis le vide.
Ensuite, j’observe de manière claire ce que j’ai envie de garder. Je le range correctement.
A partir de ce moment, je suis ouverte à reconstruire.
Cette étape est souvent difficile pour des personnes habituées à être tout le temps dans l’action.
Certaines personnes choisissent de se faire accompagner par une thérapie. J’ai d’ailleurs moi-même beaucoup de demande se suivi post burn-out.
D’autres n’en n’ont pas les moyens ou peut-être pas l’envie. Et c’est OK.
L’important c’est de faire le vide. Je vous déconseille de sauter les étapes.
Etape 2: Se reconnecter à soi
Une fois que nous avons fait le vide, on se reconnecte à qui on est, ce qu’on aime.
On se chouchoute. On fait tout ce qu’on n’avait pas le temps de faire avant, en quelque sorte.
On se fait plaisir et donc on invite la joie dans notre vie.
Mais attention à ne pas sauter cette étape du vide et d’aller directement vers la recherche de la joie.
Le repos est primordial. Lorsqu’on passe à l’étape plaisir avant d’avoir fini avec l’étape repos cela pet faire mal.
D’’ailleurs, quand on traverse un burn out, franchement, on n’a pas forcément envie de se faire plaisir à ce moment-là. On a juste envie de ne rien faire.
Etape 3: se reconstruire
Cette étape vise à retrouver sa stabilité émotionnelle pour mieux apprendre à traverser les moments difficile. C’est ce que j’enseigne dans la formation gestion du stress et des émotions.
Il y a beaucoup de personnes qui font l’étape 1 et 2 puis sentent qu’ils vont mieux émotionnellement mais font l’erreur de ne pas aller plus loin et de retourner à leurs anciennes mauvaises habitudes. Ces dernières risquent de voir se reproduire le même schéma.
Cette 3ème étape nous invite à comprendre nos dysfonctionnements pour aller de l’avant, pour faire en sorte que ce schéma arrête de se répéter.
C’est l’étape qui va nous aider à grandir et à devenir une meilleure version de nous-mêmes.
Je vais peut être me répéter, mais ne jamais faire l’étape 3 avant l’étape 1 ou 2.
Je vois aussi souvent cette erreur. Les personnes qui traversent le burn out sont à la quête de la performance. Elles veulent faire plus et avoir de la reconnaissance.
J’entends souvent: “Je veux en sortir tout de suite.. Quelles sont les actions que je dois mettre en place? Quelle est ma feuille de route? On peut commencer demain? Et ça va durer combien de temps?
La première chose que je propose, c’est une tisane.
Vous êtes prévenus. Si on se rencontre et que je vous propose une tisane, vous allez directement savoir ce que je pense 😉
Après la tisane, après avoir fait le tri dans le placard, repris goût à la vie, retrouvé la connexion avec soi et avec les autres vous pourrez commencer à faire un plan pour l’avenir.
Comment aider une personne en burn-out ou au bord du burn-out ?
En reprenant les trois étapes du paragraphe précédent, il faut d’abord comprendre à quelle étape se trouve la personne.
Vous n’allez pas proposer la même chose à quelqu’un qui est à l’étape 1, 2 ou 3.
Je m’explique.
Vous ne pouvez pas proposer à une personne épuisée qui n’arrive pas à sortir de son lit de sortir se divertir.
La première chose à faire dans l’étape une, c’est de lui créer cet espace pour se reposer.
La décharger au maximum de ce qu’elle faisait avant comme tâche qu’elle ne se retrouve plus capable de faire.
Donc, si c’est un collègue, par exemple, on peut proposer de l’aide en prenant certaines tâches que ce collègue faisait.
Si c’est un membre de la famille, on peut prendre plus de responsabilités au sein de la famille en prenant par exemple plus en charge les enfants, en faisant à manger, le ménage.
Nous libérons ainsi l’espace mental à la personne concernée. Un espace sans jugement ni culpabilité.
Ah, je t’avais dit qu’il fallait arrêter. Je t’avais dit que ça, ça ne sert à rien.
Tu ne m’écoutes jamais, tu n’en fait qu’à ta tête.
Je le répète, ça ne sert à RIEN..
En fait, si ça sert, mais ça sert dans l’autre sens: Vous allez rajouter de la charge mentale.
Merci, mais cette personne n’en a pas besoin même lorsque ça part d’une bonne intention.
Vous avez envie qu’elle se sente mieux. Malheureusement, cela n’aide pas.
Le meilleur à faire dans cette situation est créer de l’espace à la personne et éviter de juger ou de faire culpabiliser.
Et une fois que cette personne est à son deuxième stade, elle va vous le montrer.
Vous allez sentir qu’elle a plus d’énergie et qu’elle a envie de faire des choses.
Le corps humain est extraordinaire dans ce sens là. Il est hyper expressif.
Là, vous pouvez l’aider à se divertir, lui proposer des sorties.
Et qu’est ce que vous pouvez faire à la troisième étape? Vous n’allez pas aimer ce que je vais vous dire.
En fait, rien.
Vous ne pouvez rien faire s’il n’y a pas une envie intrinsèque de la personne pour se remettre en question ou travailler sur elle même, pour faire des choses, pour grandir.
Vous ne pouvez rien faire. Il faut que ça vienne de l’intérieur.
Vos conseils ne serviront à rien.
Il faut que la personne d’elle-même choisisse de se faire accompagner, choisisse d’aller de l’avant, choisisse de se remettre en question. Si ce choix n’est pas établi toutes les propositions que nous pouvons faire vont être rejetées.
Les fausses idées sur le burn-out
1. Les gens qui font des burn-out sont moins performants que les autres
Cela n’est absolument pas vrai. Je n’ai pas envie de rire. Les gens qui font des burn out sont les gens les plus performants. En fait, ils sont trop performants. La performance est au cœur de ce qu’ils font au quotidien.
Ce sont des personnes engagées, honnêtes, soucieuses de l’avancement des projets. Soucieuses aussi des autres. Elles sont portées par une adrénaline qui guide leur performance.
En fait, ce sont des Ferrari. C’est juste qu’elles ne savent pas encore très bien maîtriser l’accélérateur et le frein. Laissez-les apprendre à maîtriser cet accélérateur et ce frein et vous verrez la performance. Vous verrez la puissance de cette Ferrari. C’est d’ailleurs ce que j’enseigne dans ma formation gestion du stress et des émotions par la pleine conscience
2. Après avoir vécu un burn-out, il faut directement se tourner vers un style de vie sans responsabilités et donc ne pas prétendre à plus de responsabilités.
Derrière cette deuxième fausse idée, c’est un choix purement personnel.
Si la personne a envie de complètement changer de style de vie et de ne plus prendre de responsabilités, très bien, c’est son choix. Mais si cette personne veut plus de responsabilités, et bien sachez que cette étape 3, dont on a parlé de reconstruction, prépare à plus de responsabilités.
Pourquoi? Parce que dans cette étape, nous apprenons deux qualités principales d’un dirigeant: apprendre à mieux gérer son énergie et à déléguer plus intelligemment.
Et vous savez quoi ? Dans le cadre de mon travail, j’ai rencontré des leaders qui avaient traversé des burn out et je trouve qu’ils font partie des meilleurs parce qu’ils connaissent les risques de l’épuisement. Ils ont appris à gérer leur stress, ils ont appris à gérer leur énergie, ils ont appris à déléguer. Ils ont aussi développé la bienveillance envers eux-mêmes et envers leurs équipes.
3. Si je fais ce que j’aime, si je fais ce qui me passionne, je ne vais jamais vivre de burn-out.
Désolée, c’est faux. C’est aussi l’un des réflexes les plus communs en ce moment.
Je vois beaucoup de reconvertis qui se sont reconvertis justement suite à un burn-out et qui travaillent deux fois, trois fois, quatre fois plus et qui sont retombés dans des burn-out.
Alors, cette phase du burn-out est une bonne phase pour se poser des questions.
Prenez le temps de grandir et de vous reconstruire avant de retourner au faire, inscrivez des moments de pause dans votre quotidien sans attendre des années. Certes, vous avancerez plus lentement que si vous travaillez h24 mais vous irez plus loin. L’entreprenariat les carrières sont des marathons pas des sprints. Alors apprenez à mieux gérer votre souffle et à utiliser intelligemment votre énergie.
Si vous avez envie, portés par cet élan de vous reconvertir, de faire des choses qui sont plus alignées avec vous même, je dirais go, go go!
Juste ne vous dites pas: Je ne vais plus jamais retomber dans le burn out parce que je vais faire ce que j’aime.
Ce qui va vous aider à ne plus jamais retomber dans le burn out c’est une meilleure gestion de votre énergie, de vos émotions, de votre stress, une meilleure écoute de vous même et c’est ce que j’enseigne dans la formation gestion du stress et des émotions.
Sur le chemin de reconversion que vous considérez, n’oubliez pas de faire en parallèle un travail sur vous, sur la gestion de votre stress, la gestion de votre énergie.
Lorsque nous sommes passionnés, eh bien nous donnons encore plus.
Je vous invite à être un petit peu vigilant par rapport à ça, sans bien sûr vous empêcher de vivre vos rêves.
Nous n’avons qu’une seule envie vivre pleinement.
Les fausses idées, il y en a plein, mais je vais vous citer une petite dernière.
4. C’est de ma faute, c’est de sa faute
Alors non, rien n’est entièrement de ta faute ni de sa faute.
Nous apprenons tous à naviguer dans des environnements incertains pilotés par la performance. Certains sont plus sollicités que d’autres et donc c’est toujours une interaction entre un individu et un environnement.
5. Si je parle de mon burn-out, je vais être mis au placard
Est ce qu’il y a des entreprises qui font ça? Oui, oui, il y en a.
Je ne vous le cache pas, on ne vit pas dans un monde de Bisounours. Mais ça, vous le saviez déjà.
Par contre, est ce que tu as envie de travailler pour une entreprise ou une équipe qui alimente cette culpabilité, qui n’intègre pas la diversité? Qui ne croit pas que le fait de tomber n’est qu’une manière de se relever plus fort?
La réponse te revient.
Est ce que tu as le choix? La réponse est oui.
Aujourd’hui, il y a plusieurs entreprises qui accordent de l’importance au sujet de l’épuisement professionnel.
Elles accompagnent les collaborateurs pour grandir parce qu’elles ont compris que l’humain est l’un des meilleurs de leurs actifs.
Elles ne font pas ça que pour le bien être de leurs employés, mais aussi parce qu’elles ont compris que c’est essentiel pour le bien être de l’entreprise, que tout est lié.
Et c’est pour ça qu’en plus d’accompagner les particuliers avec mon podcast, mes formations en ligne sur la gestion de stress et les séances de coaching. J’adore aussi intervenir en entreprise et contribuer à faire en sorte que l’entreprise soit plus humaine, plus bienveillante, plus saine.
Que le leadership ne soit plus un chemin solitaire où on a l’impression que toutes les responsabilités reposent sur nos épaules et qu’on n’aura pas le soutien de notre équipe.
Que les équipes aussi ne sentent pas que l’entreprise s’en fiche de leur santé mentale.
A la fin, tout le monde y gagne.
Je ne vous demanderai pas de me croire, mais juste d’essayer.